En raison de la crise sanitaire et des impératifs calendaires liés à ParcourSup, le Réseau ScPo a décidé le 5 mars dernier d’abandonner le concours écrit prévu le 24 avril et de le remplacer par un "plan B".
En tirant les enseignements de l’expérience de 2020, le Réseau a décidé de renforcer les critères utilisés dans l’examen des dossiers des candidates et des candidats (en développant notamment une approche plus qualitative) et, par ailleurs, d’organiser une épreuve écrite à distance, celle de Questions Contemporaines. L’objectif est de combiner des résultats obtenus durant les années de 1ère et de Terminale avec une note attribuée à l’issue d’une épreuve dont le cadre impose une révision poussée. Il s’agit de reconnaître, au moins partiellement, l’investissement des élèves dans la préparation, parfois longue et onéreuse, du concours. Même avec une valeur de 15% dans la note globale, cette épreuve aura une importance non négligeable, compte-tenu des faibles écarts de moyenne des lauréates et lauréats. Cette formule assure aux candidates et candidats qui ont confirmé leur vœu sur Parcoursup que leur dossier sera examiné, quelles que soient leur situation géographique, la qualité de leur connexion internet et leurs affinités avec l’outil informatique, et ce dans le respect total de leur anonymat.
Les responsables des 7 Sciences Po ont fait réaliser un audit des diverses techniques disponibles pour organiser un examen à distance. Soucieux de respecter autant que possible l’égalité de traitement entre les candidates et les candidats, ils ont renoncé à mettre en place un système de contrôle à distance des ordinateurs. La raison en est simple : cette technique impose de réaliser l’écrit sur ordinateur, suppose donc d’avoir accès à une machine dotée d’une caméra, de maîtriser correctement le traitement de texte, de disposer aussi d’une connexion internet solide et stable dans la durée. Elle écarte donc a priori celles et ceux qui sont privés de ce type d’outils, à rebours des objectifs de démocratisation du recrutement recherché par les 7 écoles. Ce système, enfin, limite plus qu’il n’empêche totalement les fraudes.
Il a été finalement décidé de faire réaliser un exercice en temps limité de dissertation sur ordinateur ou sous forme manuscrite dans des conditions qui ont été précisées de façon détaillée aux candidates et aux candidats. Si des risques de contournement de l’esprit de l’épreuve existent, comme à chaque fois qu’un concours sélectif est organisé, ils ont été sérieusement limités par la mise en place des outils suivants : la demande d’une bonne copie réalisée en amont du cursus et qui doit permettre aux correcteurs de vérifier le cas échéant l’homogénéité du style voire des idées par rapport à la copie du 24 avril ; le recours au logiciel anti-plagiat Compilatio dont tout le monde connait l’efficacité ; l’adossement de l’exercice à des thèmes de révision très précis (le secret, Révolutions) ; la limitation de l’épreuve à 3h (sauf pour les 1/3 temps) et à 1/2 heure supplémentaire le temps de dépôt sur une plateforme dédiée ; la fixation à 15% du poids relatif de l’exercice dans le calcul total.
La définition de règles d’admission justes est une gageure, a fortiori en période de Covid. Le Réseau ScPo considère avoir mis en place les règles adéquates au vu des circonstances exceptionnelles et des contraintes fortes qui pèsent sur la gestion de près de 14000 dossiers. Il assume de les rendre publiques et transparentes. Il comprend parfaitement la frustration d’un certain nombre de candidates et de candidats mais considère en conscience que la formule d’admission qu’il a définie pour 2021 est la seule qui permettra à l’intégralité des 14000 candidats de participer à la sélection dans les conditions les moins inéquitables possible.
Pour la Directrice et les Directeurs des Sciences Po du Réseau ScPo,
Olivier Brossard, directeur de Sciences Po Toulouse et président du jury d’admission 2021.
En savoir plus sur notre procédure d’admission 2021 sur le site du réseau ScPo